Présentation du groupe « Auvergnatus »
AUVERGNATUS
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. Jean Blanchard
. Laurence Dupré
. Fabrice Lenorman
. Thomas Restoin
Au tout début du XXe siècle, dans les bals auvergnats à Paris, on assiste à un formidable brassage de musiques, de musiciens et d’instruments. Ce mélange va engendrer dans l’entre-deux-guerres plusieurs styles dont le répertoire musette, le swing musette ou le folklore auvergnat.
Dans cette période l’enregistrement d’un très grand nombre de disques 78t témoigne de la dynamique et de l’inventivité des musiciens auvergnats, italiens, manouches en compétition dans un métissage d’avant la mode actuelle.
La communauté musicale bigarrée qui est à l’œuvre à Paris n’a qu’un seul objectif, réussir à capter l’attention et l’adhésion du public qui vient dans les bals auvergnats appelés « bals à la musette », puis « bal musette », du nom de la cornemuse utilisée par les originaires du Massif Central.
La musique qui s’élabore donc, au carrefour de multiples influences culturelles, est colorée des sonorités brillantes de la musette et de l’accordéon. Cette identité sonore, reconnaissable entre toutes, va devenir la marque du « folklore auvergnat » bien après que la musette ne soit écartée du bal qui ne gardera de l’instrument que le nom, “bal musette”.
L’instrument en question prendra alors progressivement le nom de “cabrette” dans les groupes régionalistes, futurs groupes folkloriques qui vont se développer tant à Paris qu’en région. Pendant tout ce temps, dans les hameaux les plus reculés de l’Auvergne, du Limousin et de la Marche, des musiciens par centaines s’emparent d’un instrument plus intime, le violon. Cet instrument fabriqué en série à Mirecourt dans les Vosges est devenu bon marché, à la portée des revenus modestes des ouvriers agricoles et des petits artisans. Ces musiciens ruraux vont se montrer incroyablement inventifs dans la musique qu’ils tirent de ces violons, imaginant des esthétiques et des styles personnels d’une grande force et d’une grande variété.
En ce début de XXIe siècle, toutes ces musiques sont bien vivantes et pratiquées passionnément par de nouvelles générations de musiciens. Liées charnellement, rituellement à la danse, ces bourrées, scottishs, valses et polkas sont caractérisées par un tempo très précis. Les pas des danseurs sur le parquet du bal en sont la formidable rythmique. C’est dans ce chaudron musical, cette inventivité joyeuse que s’inscrit Auvergnatus. Le groupe rassemble la cabrette, l’accordéon, la mandole, le jeu de violon peaufiné dans les campagnes du Massif Central et le banjo débarqué des USA en 1916-1917.
À ces répertoires, Auvergnatus ajoute des danses venues d’autres régions du Centre de la France, le Bourbonnais, le Berry ou le Nivernais, jouées sur la musette du centre. Les mélodies sont pour la plupart d’époque, c’est-à-dire destinées au bal, vigoureuses et joviales, et ne s’écoutent jamais assis sur une chaise, mais debout, en frappant du pied. http://fr.myspace.com/auvergnatus